
Un petit article sérieux pour faire le point sur certaines questions idéologiques...
Les libertariens partagent un certain nombre de points de vue avec les libéraux conservateurs, notamment dans le domaine économique et social.
En revanche, certains sujets posent sérieusement problème. J'en vois au moins deux, que je vais aborder de front. Les libs-cons ne doivent pas se sentir provoqués, au contraire je leur suggère d'ajouter des commentaires s'ils en ont envie.
1) Les libertariens sont anti-nationalistes. Ils ne nient pas qu'il puisse y avoir quelque chose qui s'appelle un "sentiment national", mais ils le ramènent justement à ce qu'il est : un sentiment. La "nation" ne devrait jamais être un prétexte à coercition.
Je vois le nationalisme comme la menace la plus sérieuse aujourd'hui, tant à droite qu'à gauche, et surtout quand il n'ose pas dire son nom (personne ne se reconnaît volontiers fasciste, xénophobe forcené ou "souchien" anti-étrangers).
Le nationalisme s'exprime dans le stupide "patriotisme économique", dans le protectionnisme à l'égard des
salzétrangers sous-payés qui détruisent nos emplois et nous vendent leur camelote moins cher que nos bons produits bien de chez nous (que personne n'achète), dans la laïcité intolérante, dans le combat contre l'immigration clandestine ou une prétendue "invasion étrangère", etc.
Dans le pire des cas, on aboutit à la guerre (tu es pour la guerre en Irak ? Va en Irak te battre si tu veux, mais n'oblige pas les autres à y aller ou à payer pour ceux qui y vont).
Personne n'est propriétaire de "son" pays, il n'en est propriétaire que d'une portion infime. N'importe qui, étranger ou autochtone, devrait pouvoir faire ce qu'il veut tant qu'il respecte la liberté et la propriété d'autrui.
Les jacobins anticommunautaristes, nombreux en France à droite et à gauche, ne sont pas des libéraux ! Ils sont prêts à vous réduire en esclavage au nom de leur idée de la "république", de la "cohésion sociale", de la laïcité et autres concepts fumeux.
Se sentir Français(e), d'accord ; vouloir préserver je ne sais quelle "identité française", ça risque bien d'être le présage d'une agression nationaliste contre les libertés. Il n'y a pas d'identité nationale, il y a que des Français qui peuvent avoir des choses en commun, et je ne vois pas en quoi un étranger peut menacer ce sentiment commun, qui n'est qu'une abstraction.
2) Les libertariens sont contre le paternalisme d'Etat qui s'exprime dans le principe de précaution, dans la bien-pensance médiatique ou politique, ou dans les combats stupides contre la drogue, la pornographie, la prostitution, la tabagie, l'obésité, la diffamation, etc. Personne n'a le droit d'imposer un point de vue moral à ceux qui ne le partagent pas. La limite, la seule, est la propriété de soi-même (formule libertarienne pompeuse pour dire "liberté et propriété").
Chacun a le droit de faire des choix de vie différents de son voisin, et d'en payer le prix le cas échéant. Prétendre savoir mieux qu'autrui ce qui est bon pour autrui est d'une arrogance insensée, typiquement politicienne, qui commence avec la dictature molle pour culminer dans le totalitarisme dur.
3) L'Etat-providence, produit final de l'antilibéralisme, est par nature nationaliste et paternaliste.
Nationaliste, parce que pour lui l'étranger est un ennemi qui vient manger dans notre petite gamelle redistributive, ou pire, vole des parts de marché à "nos" bonnes entreprises qui font travailler "nos" bons citoyens nationaux.
Paternaliste, car il tend à imposer un point de vue moral unique : puisque tout le monde paye pour tout le monde, les déviants (fumeurs, drogués, clandestins, exilés fiscaux, hors-Sécu...) ne peuvent être tolérés. Les choix de vie ne peuvent plus être une affaire personnelle, puisque la Sécurité sociale veut nous prendre en charge du berceau à la tombe. Il n'y a plus de responsabilité personnelle, mais une vague responsabilité collective, gérée arbitrairement par les fonctionnaires.
Ainsi, l'Etat-providence actuel s'oppose systématiquement à la liberté personnelle, incompatible avec le collectivisme qu'il met en oeuvre. Tant qu'il ne sera pas détruit, la démocratie totalitaire actuelle perdurera, pour le malheur de tous, sauf de ses parasites et des démagogues au pouvoir.